Jesse Hughes reprend “You’ll Never Walk Alone” le 13 Novembre


Jesse Hughes, chanteur et leader des Eagles of Death Metal, a chanté la chanson « You’ll never walk alone » lors de la commémoration des dix ans des attentats du 13 novembre 2015.

L’Américain était accompagné du Chœur du 13, composé de rescapés des attentats et de proches de victimes, lors de cette cérémonie organisée au nouveau Jardin du souvenir, inauguré sur la place Saint-Gervais en face de l’Hôtel de Ville.

 

 

« Quoi que les méchants aient voulu faire, ils ont lamentablement échoué », affirme Jesse Hughes, qui explique que « quand je repense à cette nuit, je revois certaines des choses les plus belles que j’ai jamais vues : des gens qui se jettent devant les balles pour ceux qu’ils aiment. C’est ce qui s’est passé cette nuit-là. À plusieurs reprises. »

« Dans les premières semaines, le plus dur pour moi, c’était que je ne voulais plus jamais remonter sur scène », décrit Nouvelle fenêtre) la voix des Eagles of Death Metal, qui a éprouvé « un fort sentiment de culpabilité » après les attentats. Mais il explique avoir reçu une « immense banderole (…) signée par des survivants du premier rang », « avec une lettre qui me suppliait de continuer à faire de la musique ». Moins d’un mois plus tard, le groupe U2 avait invité les Eagles of Death Metal à les rejoindre sur scène lors de leur concert à Paris le 7 décembre, ce qui l’a aidé à se « souvenir de la chance incroyable que j’ai de faire ce que je fais ».

« Nous ne sommes pas des survivants, nous sommes des guerriers du rock and roll. » Le chanteur, qui se dit « très reconnaissant envers le peuple français [et] envers chaque personne qui était présente cette nuit-là », assure repenser « tous les jours » aux 92 personnes mortes dans l’attaque du Bataclan, qui « ont gagné le droit que leur sacrifice ne soit pas vain » « Ce qui ne sera jamais oublié, c’est l’amour du rock’n’roll des Français qui est un amour de la vie. Un amour de la liberté. »

 

 

You’ll Never Walk Alone a été composé en 1945 par Richard Rodgers et Oscar Hammerstein II pour la comédie musicale de Broadway Carousel, elle-même adaptation d’une pièce de théâtre hongroise (Liliom, de Ferenc Molnár). Dans le scénario, la chanson intervient après le suicide du personnage Billie Bigelow, pour réconforter sa compagne, Julie Jordan, enceinte du défunt et déjà mère d’un enfant. Elle est également reprise à la fin, lorsque leur fille, Louise, obtient son diplôme : cette chanson est depuis entonnée aux États-Unis par les nouvelles promotions, lors de la remise des diplômes.

Message d’espoir et de résilience, son texte défend l’idée que chacun peut surmonter les épreuves que la vie lui inflige grâce, notamment, au soutien de ses proches. « Quand tu traverses une tempête, garde la tête haute, et n’aie pas peur de l’obscurité. À la fin de la tempête, il y a un ciel doré, et le doux chant argenté d’une alouette. » Le propos, auquel la Seconde Guerre mondiale donne un écho particulier, séduit le public immédiatement.

 

En 1956, une adaptation au cinéma de Carousel (par Henry King) offre au morceau une plus grande visibilité encore.

Sept ans plus tard, le titre traverse l’Atlantique et se hisse au sommet des charts britanniques pendant plusieurs semaines à la faveur d’une reprise par Gerry and the Pacemakers, groupe de Liverpool. Le succès lui vaut d’être diffusé dans les stades de foot avant chaque match et de devenir bientôt l’hymne des supporters de l’équipe locale.

 

 

 

Si la chanson des Gerry and the Peacemakers est devenue l’hymne des Reds, d’autres clubs de foot s’approprient cette chanson, devenue un emblème des chants de supporteurs.

L’histoire la plus incroyable se passe en Allemagne, à Dortmund, car elle reprend exactement le même schéma qui s’est déroulé en 1963 à Liverpool, mais 30 ans plus tard : en 1996, un groupe de cinq musiciens de Dortmund, Pur Harmony, reprend You’ll never walk alone dans une version plus rythmée, avec synthés et ambiance années 90. La nouvelle énième version de la chanson est diffusée dans le stade allemand et les supporteurs adoptent progressivement la chanson, jusqu’à ce qu’elle devienne leur hymne dans les années 2008/2009.

 

 

Liverpool, Dortmund… mais aussi Celtic de Glasgow, FC Tokyo, Feyenoord de Rotterdam, sont des clubs qui ont adopté ce chant de supporteurs, preuve que You’ll never walk alone traverse les frontières, les générations et les événements depuis 71 ans.

 

Car l’utilisation de cette chanson ne s’arrête pas aux stades de foot : en 2001, en pleine cérémonie des Emmy Awards, Barbara Streisand monte sur scène pour interpréter You’ll never walk alone et commémorer les 2 977 personnes tuées dans les attentats du 11 septembre.

 

 

Et en 2009 Renée Fleming le chante pour l’investiture de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis.

 

 

 

 

 

 

 

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