Jacob Collier est l’un des jeunes musiciens les plus originaux, inventifs et doués du moment, celui auquel je pense en premier quand les élèves me demandent : quel est votre artiste préféré ?
J’ai eu la chance de le voir 2 fois en concert, au festival Jazz à Vienne 2023 sous des trombes d’eau, et mardi 3 décembre 2024 au Radiant de Caluire, heureusement au sec !
Vous pouvez d’ailleurs voir des extraits de ce concert filmé à Bâle en novembre dernier et visible sur Arte jusqu’au 23 février 2025.
Voici un lien vers sa chaîne Youtube
Cela m’a donné l’envie de reprendre cet article que j’avais déjà rédigé en 2017, et de le mettre à jour avec son actualité plus récente.
Né le 2 août 1994 à Londres, Jacob a montré dès son plus jeune âge une aptitude exceptionnelle pour la musique. Fils d’un père musicien et d’une mère musicienne et chorégraphe, il a grandi dans un environnement profondément artistique, ce qui a nourri sa passion pour la musique. Il a commencé à jouer de plusieurs instruments dès l’enfance, maîtrisant rapidement le piano, la guitare, la basse.
Ce qui le distingue, c’est sa capacité à jouer de nombreux instruments et à fusionner différents styles musicaux, allant du jazz à la musique classique en passant par le R&B, la musique électronique et la pop. Son approche de la musique est tout sauf conventionnelle, ce qui lui permet d’explorer des territoires inédits en matière de composition et d’interprétation.
Son ascension a commencé en 2011 lorsqu’il a partagé une vidéo sur YouTube dans laquelle il reprenait le morceau « Don’t You Worry ‘Bout A Thing » de Stevie Wonder, en utilisant plusieurs pistes superposées pour jouer tous les instruments et chanter chaque partie.
Cette performance a immédiatement attiré l’attention des internautes et des professionnels de l’industrie musicale, dont Quincy Jones. L’utilisation de la technologie pour créer des arrangements musicaux sophistiqués, tout en restant fidèle à une sensibilité musicale incroyable, a rapidement fait de Jacob Collier une figure emblématique de la musique sur Internet.
Jacob a développé avec le MIT (Massachusetts Institute of Technology, en français Institut de technologie du Massachusetts, un institut de recherche et une université américaine, spécialisée dans les domaines de la science et de la technologie), un dispositif de clavier-vocodeur jamais vu auparavant, qui donne à sa voix cette couleur si particulière.
En 2014, Jacob Collier publie son premier album « In My Room », un projet de grande envergure réalisé principalement chez lui, dans sa chambre, et qui démontre sa maîtrise de la production musicale à domicile.
Il demande aussi aux internautes de lui envoyer des videos qu’il harmonise ensuite; en voici un exemple.
Jacob Collier a rapidement gagné une reconnaissance internationale. Il est également devenu un artiste recherché pour ses collaborations avec des musiciens de renom, comme Herbie Hancock, Bill Frisell, Snarky Puppy et même avec des artistes pop tels que Justin Timberlake, John Mayer, John Legend, Michael McDonald ou Coldplay.
Chaque collaboration met en lumière sa capacité à s’adapter et à enrichir le travail des autres tout en apportant sa touche personnelle.
Voici sa version de « All night long » de Lionel Ritchie, avec laquelle il gagnera un de ses déjà cinq Grammy Awards.
Quatre ans après le dernier volume, Jacob Collier dévoile « Djesse Vol. 4 ». Dernier volet de sa série d’albums « Djesse Vol. 1, 2 et 3 », le très acclamé musicien clôture enfin ce chapitre de sa carrière. Il prouve de nouveau que sa créativité n’a aucune limite. Il explore différents genres avec ingéniosité, du jazz au gospel en passant par la musique indienne et le rap.
Jacob Collier improvise et interagit avec son public comme peu d’artistes aujourd’hui : le jeune Britannique transforme son public en chorale spontanée à plusieurs voix, comme ici à l’O2 Arena de Londres le 9 décembre dernier, où le public accompagne Chris Martin, le chanteur de Coldplay, dans une reprise de la chanson « Fix you ».
Le voici en concert au Royal Albert Hall, salle très prestigieuse de Londres, interprétant « Billie Jean » de Michael Jackson avec l’organiste Cory Henry.
Voici un documentaire filmé depuis chez lui où il explique son parcours.
merci pour cette découverte Monsieur Vialatte….un talent, une inventivité et quel talent !